Les caractéristiques de la culture d’entreprise japonaise
La communication interne occupe une place prépondérante dans les entreprises japonaises. Au Japon, dans le monde des affaires, le respect de l’autorité, la loyauté, la priorité à la hiérarchie sont des éléments incontournables pour garantir le bon développement d’une entreprise. C’est au sein des entreprises japonaises que l’on trouve les employés les plus dévoués envers leur travail et leur entreprise. Ces travailleurs s’encouragent mutuellement comme une communauté, voire comme une famille. Il existe différents critères qui différencient les entreprises japonaises des autres entreprises, notamment au niveau du management.
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Pourquoi la culture d’entreprise japonaise est-elle unique ?
Il existe plusieurs raisons qui rendent la culture d’entreprise unique au Japon. Parmi les éléments distinctifs de la culture d’entreprise japonaise et celle des entreprises installées dans d’autres pays du monde, nous pouvons citer la capacité à suivre à la lettre les protocoles mis en place.
La plupart de ces protocoles valorisent la confidentialité, sont orientés vers les groupes, fonctionnent en silence, respectent l’ancienneté et respectent les approches commerciales dans le monde des affaires japonaises.
Quelles sont les caractéristiques de la culture d’entreprise japonaise ?
Respect de la hiérarchie et du plus vieux
Le respect de la hiérarchie est d’une importance capitale au Japon, comme dans de nombreux pays. La structure de la hiérarchie au Japon est particulière. Dans une entreprise japonaise, on peut assister à une pression sociale. On parle alors d’un système des trois trésors : emploi à vie, promotion à l’âge et salaire à l’ancienneté.
Les relations personnelles et les entreprises sont hiérarchiques au Japon. On peut donc dire que les personnes qui ont pris de l’âge ont forcément un statut supérieur à celui des jeunes dans le monde des affaires. Ils ont un mot d’ordre dans leur entreprise, et c’est : « respecter les autres et se respecter ».
Rapport aux processus et à la prise de décision
Lorsqu’on a un travail à accomplir dans une entreprise japonaise, on doit l’effectuer en groupe comme une entreprise familiale. La concurrence est strictement interdite au sein d’une même équipe. Il faut s’unir, soit pour tout réussir ou pour tout échouer.
Un consensus doit se faire avant une quelconque prise de décision. C’est-à-dire que dans une équipe, l’avis de chacun des membres est obligatoire. Il est donc interdit de décider seule, car le travail se fera toujours en équipe (travail collectif).
Dans une entreprise japonaise, tout le personnel a la volonté collective de réussir. Ils ont une rigueur organisationnelle du travail (dévotion, effort, implication, engagement).
Au Japon, quand le travail est terminé, les travailleurs partent tous en même temps. Le fait de partir en premier avant tous les autres est particulièrement mal vu. Les salariés qui quittent en premier leur lieu de travail sont souvent considérées comme des employés qui n’apprécient pas leur entreprise. C’est un signe d’égoïsme. Même à la fin d’une longue journée de travail, la règle d’or dans les entreprises japonaises est qu’il ne faut jamais partir à l’heure. Le seul moment durant lequel il est possible de partir avant les autres est lorsque le patron le demande.
Si un membre de l’équipe n’a pas encore fini ses tâches, tous les autres membres doivent d’abord l’aider avant de partir tous ensemble.
Jours de congé et vacances
Prendre tous ses jours de repos est un acte très mal vu au Japon. C’est également la même chose en ce qui concerne les jours de congé. Les travailleurs japonais obtiennent en total 19 jours de congé, mais il ne faut en prendre que la moitié, et il faut que les jours soient bien réparties. Par exemple, les employés japonais ne partent pas en vacances durant plus de deux semaines consécutives, et il faut que cela ne soit pas pris le vendredi ou le lundi.
Après ses jours de vacances, il est conseillé de ramener des souvenirs, en particulier de la nourriture.
Communication interne
Le mode de communication interne est un autre aspect du fonctionnement des entreprises au Japon. Contrairement au style de communication dans les autres entreprises, il est plus préférable de communiquer oralement dans les entreprises japonaises. Selon eux, le dialogue permettrait d’être plus rapide, plus souple, plus efficace et plus chaleureux.
Les travailleurs japonais sont donc habitués à se lever de leur bureau pour aller parler, ou à prendre leur téléphone pour communiquer une information.
Facteurs culturels de communication
Les gestes sont très importants au Japon. La communication entre les salariés se fait en majorité à l’aide de gestes. Lors des réunions de travail, les Japonais se concentrent sur les gestes et l’attitude de la personne qui parle, plutôt que d’écouter ce qu’elle peut dire. Les paroles ne sont que complémentaires.
Dans la culture japonaise, que ce soit dans une entreprise ou dans la vie quotidienne :
- Il ne faut pas s’imposer ni interrompre une personne en train de parler
- Il faut connaître les coutumes élémentaires
- Il ne faut pas rire ni parler trop fort
- Il faut avoir de l’empathie (savoir écouter)
- Il ne faut jamais dire le mot « à tes souhaits », car cela peut vouloir dire que la personne est malade
Au Japon, les gens préfèrent éviter tout contact physique. C’est pour cela qu’ils préfèrent se courber pour dire bonjour. Il est très rare de trouver des salariés se serrer la main au Japon. Cela peut générer des malentendus interculturels.
De même, les Japonais ne se regardent pas très longtemps dans les yeux, car cela peut leur rendre mal à l’aise. C’est même considéré comme une intrusion à la vie privée.
Au Japon, les gens font de leur mieux pour ne pas dire « non » directement. Ils n’aiment pas offenser leur interlocuteur. Ils préfèrent utiliser du para verbal, des sous-entendus ou des signes afin d’exprimer leur désaccord. Se parler directement ne se fait pas
Organisation de l’espace.
Le respect de l’espace est aussi quelque chose de très important que ce soit dans les entreprises japonaises, ou en dehors. Il faut donc savoir respecter l’espace des autres pour ne pas qu’ils se sentent envahis.
Silence
Le silence est également très apprécié dans les entreprises japonaises. La norme interdit même de parler beaucoup sur le lieu de travail. Contrairement à ce que l’on pourrait trouver dans les entreprises françaises, pour faire bonne impression, il faut adopter une approche réservée et introvertie. Ainsi, il sera plus facile pour une personne d’établir de bonnes relations commerciales.
Lors des conflits de travail (pendant des réunions par exemple), les Japonais préfèrent rester silencieux pour dissiper la tension.
Les personnes silencieuses sont considérées comme des personnes sages.
Quelques exemples de pratiques et rituels qu’on peut trouver dans une entreprise japonaise
Au sein des entreprises japonaises, on pratique des rituels qui ont un caractère intégrateur. Certains de ces rites renforcent la cohésion du groupe, tandis que d’autres ont un caractère différenciateur, symbolisant les barrières, les différences souhaitées, ou les conflits tolérés. Les rites prennent une place très importante au sein des entreprises japonaises, et l’on en trouve plusieurs.
Réunions matinales d’accueil
Dans les entreprises japonaises, les réunions matinales sont très importantes pour donner des consignes et distribuer les tâches à réaliser durant la journée. C’est également pendant ce moment que les travailleurs sont encouragés pour faire du bon travail.
Tous les jours, l’hymne d’entreprise est également chanté dans les ateliers d’entreprises japonaises.
Gymnastique de groupe
La gymnastique de groupe est une pratique qui se fait deux ou trois fois par jour durant une pause de quelques minutes. Cette pratique se fait en général durant la matinée (avant le travail), ou en milieu d’après-midi. C’est un moyen pour entraîner les travailleurs à être disciplinés.
Sorties entre collègues
Des sorties après les heures de travail sont souvent faites par l’équipe de travail. Cela se fait très souvent dans un bar, et plusieurs fois par semaine pour communiquer et se mettre au courant de ce qui se passe au sein de l’entreprise et dans le monde des affaires.
Les Japonais peuvent se dire des choses que l’on n’oserait pas dire lorsqu’ils sont sous l’emprise de l’alcool. C’est même encouragé. Après la soirée, les travailleurs feront semblant d’avoir tout oublié. Tout ce qui a été dit sous l’emprise de l’alcool sera également pardonné. On appelle cette pratique le « Nomikai ».