Ce qu’il faut savoir sur la notion de richesse
Quand on évoque le mot « richesse », on a tendance à se référer à une grande somme d’argent, à un niveau de vie élevé, à un patrimoine, à des métaux et pierres précieux. Malgré tout, être riche ne se résume pas à cela. Celle-ci s’avère être très vaste et variable. Il est donc normal que de nombreuses personnes ne maîtrisent pas parfaitement ce concept. Pour en avoir le cœur net, il est nécessaire de faire le point sur cette notion et les différents indicateurs permettant de mesurer le seuil de richesse d’un pays. Pour appuyer les idées, plusieurs idéologies de divers économistes sont évoquées.
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La notion de richesse : quelles définitions ?
De manière littérale, le vocable « richesse » vient de l’adjectif « riche ». Une personne, une communauté ou une nation est dite « riche » lorsqu’il dispose d’une abondance d’actifs et de ressources (un patrimoine).
Par définition, la richesse signifie l’abondance de biens matériels et immatériels. Son opposé est bien évidemment la pauvreté. Pour plus de précision, la pauvreté désigne l’insuffisance matérielle et immatérielle ; c’est-à-dire le manque de moyens et de ressources économiques, un niveau de vie assez faible.
Autrement dit, la richesse est également de l’ensemble des biens détenus par un agent économique (nation, ménage, ou individu), et détermine ainsi son niveau de vie. La source de ces avoirs peut être la production d’un revenu ou d’une plus-value. Autrement, cela peut provenir d’un legs ou d’une donation.
On distingue deux types de richesses : la richesse purement quantitative et la richesse mesurée par la satisfaction que procurent les biens acquis.
Toutefois, la définition de la richesse peut varier en fonction de quelques paramètres. Par exemple :
- Au niveau d’une entreprise, il ne s’agit pas son profit, mais simplement de la valeur ajoutée.
- Appliquée au niveau d’un pays, la richesse désigne la totalité des biens et des services produits sur le sol national.
Les différents points de vue des divers partisans sur la richesse d’un pays
Selon le point de vue des mercantilistes, la richesse d’une nation est liée à celle de l’État. Contrairement à eux, les physiocrates affirment que celle-ci correspond au patrimoine des habitants (leur niveau de vie).
Depuis l’arrivée des sociétés industrielles, les économistes classiques et les marxistes font principalement référence au travail. Pour eux, la richesse est engendrée par les valeurs d’usage.
Selon Adam Smith, la richesse des nations se détermine par : les capacités des travailleurs et leur contribution au sein de la population. D’un autre côté, John Stuart affirme qu’une meilleure répartition des richesses contribue au progrès économique.
Il y a aussi les néoclassiques et les keynésiens. Ils se singularisent par leur analyse du fonctionnement de l’économie. Pour eux, la richesse est une notion qui s’associe toujours à la valeur monétaire des biens et des services.
Les institutionnalistes se focalisent plus sur des principes basant sur le rôle que jouent les institutions. Ils évaluent le fonctionnement de ses institutions et leurs valeurs sociales afin de déterminer si une nation est riche.
Comment la richesse d’un pays est-elle mesurée ?
Afin de mesurer le seuil de richesse d’une nation, on utilise des indicateurs comme :
Le PIB ou le Produit Intérieur Brut
Celui-ci désigne la référence universelle de la mesure des richesses économiques d’un pays. Cet indicateur indique le niveau d’abondance de ressources engendrées par les agents résidents (entreprises locales/étrangères, les ménages, et les administrations) qui se trouvent à l’intérieur d’un territoire national.
En outre, le PIB est un indice obtenu à partir d’une thésaurisation des valeurs ajoutées. Précisons toutefois que ce dernier ne permet pas de mesurer le niveau de stock de richesse. En revanche, il mesure le flux de cette abondance sur une année. Grâce au PIB nominal par habitant, il est possible de calculer annuellement la création de richesse médiane par individu dans tous les pays. Bref, cet indicateur sert à connaître le niveau de production d’actif dans un pays et sa croissance économique.
Malgré tout, le PIB fait l’objet de plusieurs critiques et remarques. En effet, cela est dû au fait qu’il néglige certaines productions telles que la production domestique, l’économie secondaire et le secteur informel. À fortiori, le PIB ne prend pas en considération les dommages causés à l’environnement et aux ressources naturelles par l’opération de production de richesse.
L’indice global de richesses inclusif (IWI : Inclusive Wealth Index)
Mis en place par l’ONU (l’Organisation des Nations Unies) en 2012, l’Inclusive Wealth Index ou IWI est l’un des indicateurs de richesse qui permet de recenser l’ensemble du stock d’actifs. De manière générale, celui-ci se base sur trois types d’actifs qui sont :
- Les actifs physiques (usines, infrastructures, biens immobiliers, etc.)
- Les actifs humains (la santé publique, l’éducation de la population et leur savoir)
- Les actifs naturels (combustibles fossiles, terre, forêts, minéraux, etc.)
Chaque pays possède des actifs qui singularisent ses richesses. À titre d’exemple : parmi les pays les plus riches, les États-Unis figurent à la tête de la liste. Mais en termes d’IWI par habitant, c’est le Japon qui tient la première place. En France, au Royaume-Uni, et en Allemagne, c’est l’actif humain qui est la richesse la plus dominante. Dans d’autres pays comme l’Arabie saoudite ou le Canada, les actifs naturels s’avèrent être les richesses les plus cruciales.
En outre, l’IWI indique également le niveau des éventuelles pertes de richesse dans un pays. Tel est le cas, par exemple, de la Russie. Entre l’année 1990 et 2008, ce dernier subissait une perte annuelle de 0,3 % de sa richesse inclusive.
Malgré tout, cet indice ne peut mesurer que des actifs ayant des valorisations monétaires (prix) et qui sont interchangeables ; ce qui n’est pas le cas des actifs naturels comme l’air pur ou l’eau potable.
D’autres indicateurs
À la suite des critiques apportés à l’encontre du PIB et de la sollicitation de plusieurs économistes, un nouvel indicateur a vu le jour pour mesurer le niveau de la richesse. Il s’agit de l’indice du développement humain (æH). Il a été créé par le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). À l’inverse du PIB, cet indice de richesse permet de mesurer la croissance d’un pays tout en tenant compte de : l’évaluation de l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le niveau de vie des habitants. Quant à la France, c’était en 2009 que la commission Stiglitz a repris ces critères et que l’INSEE (institut national de la statistique et des études économiques) commençait à les instaurer petit à petit dans leurs mesures statistiques.
L’indice du BNB (bonheur national brut), conçu par le Bhoutan (un petit pays himalayen), permet de mesurer le niveau de vie et le bonheur des habitants. Cette mesure se base sur : le développement économique, la protection de la culture et de l’environnement, le bien-être de chaque individu au niveau psychique, et la bonne gouvernance.
L’IBM (indice du Bonheur Mondial) : il s’agit d’un indicateur de bonheur instauré et calculé annuellement par l’institut Globeco en France.